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Institut des Traditions du Japon /日本伝統協会 / Institute of Japanese Traditions / Nihon Dento Kyokai /
24 juillet 2014

Les cultes de la fertilité au Japon

On a vu sur une chaîne de TV française, la mention d’un rituel phallique se passant au Japon, et suite à cela, la mention d’une artiste japonaise, qui a été arrêtée pour avoir exposé la photocopie/duplicata de son sexe comme œuvre d’art, avec le commentaire qu’au Japon le sexe mâle serait vénéré alors que la femme ne saurait montrer le sien en public. 

Le Tagata jinja 田縣神社 est effectivement l’objet d’un rituel shinto, où est transporté rituellement une statue de phallus.

Les rituels de fertilité existaient dans tous les pays, car pour les anciens hommes, les organes sexuels représentaient les forces de création du monde.

On trouvait en France les menhirs, pierres levées ou couchées, ou les femmes venaient se frotter lorsqu’elles voulaient demander d’avoir une progéniture.

On utilisait aussi au Japon comme en Gaule, des pierres levées pour que la terre soit fertile.

Les organes sexuels sont des symboles des forces de la terre et du ciel.

Dans le shinto, les forces universelles sont le Musubi, qui possède des pôles masculins et féminins, dont les divinités Izanagi et Izanami étaient la manifestation.

Ces principes se trouvent encore honorés dans certains sanctuaires shinto, qui conservent la mémoire des anciens humains.

Le sexe masculin qui est promené en signe de fertilité, est transporté pour être offert à la déesse, il ne s’agit donc en aucun cas d’une affirmation machiste, puisqu’il est en fait une offrande à la terre, représentée dans ce cas par la princesse Tamahime, qui est une métaphore ou un aspect de la déesse de la fertilité, autrement dit la mère nature.

Il s’agit d’organes symboliques qui ne sont pas considérés comme des organes d’humains, mais représentent les forces divines de la création. 

L’artiste qui a exposé son sexe comme œuvre d’art, est dans une relation différente, comme une affirmation individuelle de sa propre liberté sexuelle face aux mœurs de la société actuelle et de ses lois. L'info passée à la TV présentait l'évènement dans une fausse perspective, puisqu'il présentait qu'au Japon on vénère le sexe masculin , alors que le sexe féminin n'a pas les mêmes droits, ce qui est une interprétation erronée. Un homme qui ferait la même chose serait arrêté de la même façon. (elle a d'ailleurs été relachée).

Dans des sanctuaires on trouve offerts à la vénération des roches qui dessinent et représentent le sexe de la déesse. comme le montre ce site : http://kodairanoyama.wordpress.com/2011/06/30/%E6%AD%93%E5%96%9C%E7%A5%9E%E7%A4%BE/

En France la même chose est représentée (entre autre) par la roche de la pierre qui vire, réprimée et bétonnée sauvagement par les moines. Au Japon , il y a certainement également peu de gens qui comprennent encore  le sens réel de ces rites anciens.

 Cultes de fertilité en Bretagne celtique. La Troménie de Locronan, "culte" des cycles de la nature. 

Donatien Laurent montre aussi les correspondances entre les alignements des mégalithes (certains ont disparu de nos jours) et l'emplacement des stations de la Troménie, avec l'existence d'un « centre astronomique » situé en plein milieu du carré que forme le parcours de la Troménie, près du hameau du Menec et montre des analogies, citant Georges Dumézil, avec des rituels de l'Inde védique et même avec le rituel de la fondation de Rome (un attelage de bœufs qui ouvre des sillons de quatre côtés) qui ne sont pas sans rappeler l'attelage de bœufs qui conduisait le corps de saint Ronan selon la Vita Romani et prouverait que ce rituel de la Grande Troménie aurait même des racines indo-européennes.

La Troménie de Locronan (Bretagne), cycle du soleil et culte de fertilité :

« Il semble bien que la Troménie joue de deux systèmes différents : dans le premier, qu'on pourrait qualifier d'astronomique, le chemin sacré [le parcours de la Grande Troménie] aurait été aménagé de telle sorte qu'en le découpant en douze tronçons de même longueur, images d'autant de mois lunaires, on se trouve, par la topographie, en accord constant avec la course apparente du soleil aux moments du temps correspondant.Le calcul révèle par exemple que les deux points où le chemin sacré bifurque, du nord à l'est au bas de la vallée et, inversement, du sud vers l'ouest au sommet de la cime sacrée, correspondent exactement, en distance parcourue, aux positions des deux solstices d'hiver et d'été. Dans le second, c'est la conception mythique du temps qui l'emporte [inspiré du calendrier celtique] ».

Culte de fertilité celte bretonne :

La « jument de pierre », dite aussi « chaise de Ronan », serait le reste d'un phallus géant associé à un culte de la fécondité qui aurait dominé Locronan à l'époque néolithique et cassé en trois morceaux dont deux auraient disparu, débités. Les Celtes, puis les Chrétiens auraient conservé ce culte. Jules Barbot en 1901 écrit : « Au commencement du XIXe siècle, les femmes stériles se frottaient sur deux rochers de Locronan.Il y a peu d'années, les jeunes épousées venaient se frotter le ventre à la « jument de pierre » ; les femmes stériles se couchaient sur elle pendant trois nuits consécutives, avec l'espoir de devenir mères ». Cette croyance ne concernait pas que les classes populaires : Jacques Cambry raconte que la mère du duc de Coigny était née vingt ans après le mariage de son père dont l'épouse était venue pratiquer cette coutume. Encore récemment, des femmes s'asseyaient sur la « chaise de Ronan » et en faisaient le tour pour s'assurer d'une maternité, alors attribuée à l'intercession de saint Ronan.

L'affluence était telle lors des Grandes Troménies qu'elle provoquait souvent des désordres comme le prouve ce témoignage du chef de la brigade de Châteaulin en date du 14 juillet 1737: « Le sieur recteur de Locronan désiroit que deux de mes cavaliers eussent précédé les reliques assez près des bannières afin d'y empêcher le tumulte et le désordre qui s'étoit rencontrées dans les autres Troménies passées et les empescher d'être foulés, ainsi que les reliques d'estre renversées, rapport à la grande affluence qui s'y trouve. »

 
 

 

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